… Qui fonce au volant de sa voiture en direction d’Yverdon? Ce n’est plus Patrick, mais un autre homme qui a son apparence, qui s’est emparé du contrôle de son véhicule et de son corps, mais qu’il connaît malheureusement trop bien! C’est la seconde fois qu’il le côtoie; cependant, il ne peut lui faire confiance. Ainsi, il y a près d’un an déjà, ce « manipulateur » l’avait dirigé vers une voie sans issue.

A la vision du rond-point et du signal de déviation, il subit une véritable agression: un coup de barre métallique lui fracasse le dos. Une violente douleur sillonne sa colonne vertébrale, raidit sa nuque et explose dans sa tête; tout cela en une fraction de seconde!

– »Ne regarde pas derrière, mais devant toi. Tu as décidé de partir, ne change pas d’avis. Vas-y! »…

Dans ces moments, il ne pense à personne. Sa seule préoccupation est d’échapper à l’échec qu’il ne peut accepter, de mettre de la distance entre son laboratoire, cause de son malheur, et sa personne qui s’autodétruit dans une lutte surhumaine…

Arnold Grandgirard est né à Belfaux en 1947. Après deux ans d’études au Collège Saint-Michel de Fribourg, il obtient son brevet d’enseignant primaire à l’Ecole Normale de cette même ville. Il occupe alors son premier poste à Pont-la-Ville, en Gruyère, durant deux ans, à l’âge de 19 ans. Il s’installe ensuite à Cottens et fonde une famille de trois enfants avec son épouse Josiane. Il y enseigne durant trente-neuf ans.

A sa retraite, à partir de 2007, il trouve enfin le temps de réaliser ses rêves d’écriture qui l’ont accompagné sa vie durant. Après avoir conçu et mis en scène un concert-spectacle Les quatre éléments en 2009, il publie successivement Itinéraire d’un instituteur de campagne (2011), Maude ou le prix de l’innocence (2012), Pont-la-Ville, une famille, un village (2014) et vous propose aujourd’hui Patrick a disparu aux Editions La Sarine.